Ambiance d’une journée CRAP sur la coopération

Samedi 13 Avril, début de matinée un peu frais. Les pierres du grand escalier du collège Victor Hugo ne s’offrent plus aux pas des collégiens partis joyeusement en congés la veille, mais se trouvent envahies par plus de 130 personnes venues participer à une journée sur la coopération.
Marielle Pichetti, Correspondante Académique Franche-Comté CRAP- Cahiers pédagogiques, nous accueille souriante. Les Cahiers Pédagogiques, vous connaissez ? https://www.cahiers-pedagogiques.com/
Des mois que Marielle oeuvre à cette journée qu’elle veut pleine de surprises. Abeille consciencieuse et volontaire, elle a su s’entourer d’une équipe efficace : Bernard Corvaisier, son homologue de Bourgogne, Anne-Cécile Calléjon et Yann Poirson de Canopé 70, un certain M.Pichetti qui suit à la trace la reine de la ruche, M. Fito, principal du collège qui arpente les couloirs en digne maître des lieux et des clefs, et plein d’autres petites mains.

Un café chaud nous attend.

Les invités viennent les bras chargés. Sur de longues tables peuvent être déposées les victuailles destinées au repas coopératif. Personne n’aura faim.
9H00. Roulement de tambour et début des festivités. Marielle Pichetti ouvre le bal et nous explique une partie du déroulement de la journée. Cécile Beisser-Voignier nous présente le travail de la cellule vie scolaire et salue les initiatives qui naissent dans toute l’Académie de Besançon et participent à la réussite de nos élèves. Le ton est donné: aujourd’hui on échange, on partage, on rencontre, on se fait du bien… Sous une forme dynamique : celle du marché de connaissances.
Douze marchands d’horizons divers, Education Nationale ou pas.
Le principe ? Les marchands sont installés dans des salles différentes et les participants se positionnent devant chaque salle pour des sessions de 15 mn. Dès qu’il y a 12 participants dans une salle, la porte se ferme. Tout le monde court dans tous les sens : ” Où est tel marchand ? Mince, je voulais voir cela”. La ruche s’anime joyeusement et en quelques minutes, toutes les portes sont closes et le marché débute… 15 mn ? Mais c’est trop court ! Les participants expriment leur frustration en se précipitant vers d’autres portes pour le second tour de ballet. Ils devront choisir 4 marchands sur 12 dans la matinée. Un choix cornélien mais qui a suscité l’appétence et tous se prennent au jeu. Tant pis, si cette porte est fermée, je vais en profiter pour aller découvrir autre chose…
Après deux vagues de partage, point de connaissance en plénière avec Sylvain Connac. La parole est limpide et le propos nous saisit par son évidence. Un public attentif et réceptif et dont les questions trahissent cette volonté de bousculer les pratiques, de travailler autrement, de sortir d’un entre-soi consensuel.
Attention, c’est reparti pour deux vagues. Cette fois, les participants ne sont plus surpris par la forme et marchent d’un pas décidé dans les couloirs. Les salles s’emplissent et se désemplissent sous l’oeil rassuré de Marielle Pichetti. Nouveau point de connaissances pour tous pour clôturer.
Les laboratoires de la persévérance ont proposé un stand : coopération par le jeu. Caroline Bergey, animatrice du SAS + et Frédérique Picard, documentaliste du LP Tristan, avaient préparé un petit photolangage avec les outils des jeux qu’elles détournent.
Pour les autres marchands, nous invitons les curieux à acheter le futur numéro du CRAP…
Il est midi. La matinée est déjà finie. Place au repas. Gargantua peut nous rejoindre : les tables ruissellent de mets délicieux, divers, salés, sucrés, bios, faits maison (notamment une délicieuse mousse de foie à tomber par terre), achetés dans cette fameuse petite boulangerie qu’on adore, etc… C’est convivial et simple. Certains sont venus avec leur gobelet en plastique et leurs couverts, d’autres improvisent des assiettes avec des emballages. L’esprit CRAP rôde dans toutes les conversations. D’ailleurs, si vous voulez adhérer, c’est facile. https://librairie.cahiers-pedagogiques.com/21-adh%C3%A9rer-au-crap.html
14H ? Heure de la digestion? Pas du tout. Nous sommes en plénière : salle comble. Tout d’abord, une courte histoire des lieux. M.Fito partage avec nous les petits trésors qu’il a découvert lors de son arrivée au collège Victor Hugo. Puis, Sylvain Connac reprend la parole. Pas question de nous laisser nous assoupir dans la quiétude de l’après-midi. Avec la souplesse aguerrie des hommes de mots, il capte notre attention et nous questionne, nous bouscule. Quelle est la différence entre coopérer et collaborer ? Comment inciter nos élèves à coopérer?
L’après-midi touche à sa fin. Retours sur la journée par les observateurs.
La réussite de cette journée sur la coopération est saluée par tous : chacun a pu puiser quelque chose de différent et s’ouvrir un peu plus aux autres.
Un des marchands, M.Combi de l’Association Café Charlie, confie :

” Ce que Sylvain CONNAC a dit ce matin au sujet du sentiment de compétence et de l’effet tuteur a fait écho à mon expérience de formateur d’encadrants techniques d’entreprises d’insertion par l’économique. Ce métier comporte, entre autre, une fonction de “formation en situation de travail” des salariés que ces structures recrutent parce qu’ils sont au départ privés d’emploi et de qualification professionnelle. J’ai fréquemment discuté avec les encadrants techniques du sentiment d’efficacité personnelle (notion théorisée par Albert BANDURA) et des modalités pédagogiques susceptibles de développer ce sentiment chez les salariés en insertion. Et, nous avons aussi vu en quoi l’existence de tuteurs au sein des équipes de salariés en insertion pouvait renforcer le rôle formatif des situations de travail, et en quoi ce rôle est source de bénéfices pour le tuteur lui-même. Ceci pour dire qu’il n’y a pas toujours des différences entre les problématiques de l’éducation et de la formation des adultes.”

Marielle Pichetti avait raison : c’était plein de surprises.
Un immense merci à elle. On recommence quand ?
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