L’équipe C3S “volante”

En plus des équipes de C3S positionnées sur chacun des établissements Laboratoires de la persévérance scolaire, une cinquième équipe ” volante” s’attachera à une étude de l’ensemble du projet.

Trois chercheurs sont volontaires pour voler d’un établissement à l’autre…

André Christian OMGBA-NOAH

Étudiant en 2ème Année de Master de Santé Publique à la Faculté de Médecine de l’Université de Tours

Laboratoire C3S UFR sport Université de Franche Comté Besançon.

M.Omgba-Noah nous livre ses champs d’appétences :

” J’ai une formation en sociologie, et je suis titulaire d’une licence de sociologie. Cette formation m’a amené à réaliser quelques travaux en 3ème année de licence, sur « l’entretien de la culture originelle dans la migration pour des immigrés originaires du Cameroun. Le sport et notamment la pratique du Football était ici un prétexte à l’entretien de cette culture ». Je suis également Étudiant en Santé publique, spécialisation : « Prévention, Éducation et Promotion de la santé ». L’année dernière la réalisation de mon mémoire m’a amené à travailler sur « l’obligation vaccinale, enjeux et cohérence de l’action publique», avec pour concept central, « le biopouvoir » qui est une notion développée par Michel Foucault et reprise par beaucoup d’auteurs (giorgio Angabem, didier Fassin,ivan Illitch) francophones, mais surtout anglo-saxons . L’idée dans mon travail était de démontrer que la coercition et l’imposition de normes sanitaires, est souvent une forme de gouvernement par « bios », par « le corps ». Nous proposons en santé des notions beaucoup moins coercitives, comme « l’Empowertment », et « la Littéracie. ». Cette année mon mémoire portera sur l’évaluation du dispositif « TAPAJ » (Travail Alternatif Payé à la Journée), qui est un outil de réductions des risques au niveau de l’usage des drogues, et de l’alcool aussi, sous la direction du Laboratoire C3S, du Professeur Gilles Ferréol, et de Mr Patrick Legros (membre du Laboratoire C3S et mon enseignant à l’université de Tours.”

Ses sujets de prédilection sont donc nombreux : sociologie de la santé – évaluation des dispositifs – sociologie politique – précarité urbaine – éducation – immigration – exclusion – sport

Enfin, il se déclare aussi “très intéressé par l’idée de faire une thèse sur la thématique de la « persévérance scolaire », c’est aussi dans cette perspective que le professeur Ferréol, m’a intégré dans l’équipe qui mènera cette recherche.”

 

Jean SANZANE

Docteur en sociologie, DIU Adolescents difficiles, Ater Aix-Marseille Université

Axe principal de ses travaux de recherche : Pour une sociologie du traitement de la délinquance des jeunes. Évoquer la prise en charge des jeunes en difficulté en refusant de concéder aussi bien une « vision objectivante » qu’une «vision subjectivante » aux philosophies politiques mises en œuvre nous conduit à rendre compte d’un dynamisme qui se nourrit fort logiquement de confrontations et de courants parfois contradictoires et qui permettent de mettre en évidence d’autres formes de rapports entre l’individu et l’Institution.

Cet axe de recherche a fait l’objet des différentes revues de travaux suivantes :

  • A paraître en fin d’année, un article dans la revue belge Accueillir ceux qui dérangent intitulé : « Le traitement de la délinquance des jeunes. Pour une approche processuelle et plurielle de la prise en charge ».
  • Déjà paru, un chapitre d’ouvrage sur le décrochage scolaire intitulé : « Re-accrocher les décrocheurs décrochés aux dispositifs de droit commun. L’impératif d’une prise en charge totale dans le cas des jeunes sous main de justice».
  • Une publication interne du C3S suite au colloque jeune chercheur du 14 mars 2018 sur le témoignage et son statut et intitulé : « Fragilités ou fécondité du témoignage ? Les cas des représentations des pratiques délinquantes dans les centres de placement pénaux ».
  • Une thèse présentée et soutenue le 2/12/2016 intitulée : Le traitement de la délinquance des jeunes en établissement. Analyse comparative de régimes répressifs et éducatifs États-Unis – France). Ce que la politique et le terrain font à l’acteur.
  • Un mémoire de Maste2 en 2009 intitulé : Les politiques publiques en matière de traitement de la délinquance des jeunes : les enjeux en question

Enfin, M.Sanzane a généreusement accepté de partager une des productions.

Raccrocher les décrocheurs décrochés aux dispossitifs de droit commun 27

 

Jean-Yves CAUSER

Maître de conférences Hors Classe en sociologie du travail et de la formation.

En poste au SERFA (Département de la Formation Continue de l’Université de Haute Alsace) et enseignant dans trois autres UFR en Alsace

M.Causer nous livre ses problématiques de recherche et leur transformation :

“Ma thèse de doctorat, soutenue le 07/02/1997 à Strasbourg, s’intitule « Mobilisations, revendications et service public : une approche comparée des mouvements des infirmières, des cheminots et des agents des finances ». Il s’agissait, alors, de contribuer à l’analyse de mobilisations se caractérisant par une forte intensité et une grande ampleur à la fin des années quatre-vingt. Le point commun des trois mobilisations étudiées était leur appartenance au service public et, par là-même, leur rattachement à des missions d’intérêt général et à l’État social.

Ma perspective était, au plus simple, d’appliquer un modèle d’analyse à partir d’une problématique structuralo-constructiviste chère au sociologue Pierre Bourdieu et à ses épigones. Mon directeur de thèse, Christian de Montlibert avait élaboré une modélisation particulièrement pertinente par rapport aux luttes ouvrières de Longwy et il me semblait possible de la transposer à des secteurs professionnels fortement mobilisés. C’était, en fait, prémonitoire du mouvement social de 1995.

J’ai ainsi éprouvé beaucoup de plaisir et d’intérêt à me pencher sur les origines et l’évolution du “syndicalisme du public” plutôt méconnu et historiquement assez malmené. Cette recherche sociologique sur la sociogenèse des relations professionnelle m’a conduit à m’intéresser aux nouvelles formes d’engagement et à leurs conditions de réussite. À cet égard, je retiens aujourd’hui trois problématiques qui pourraient, encore, faire l’objet d’approfondissements heuristiques. La première concerne l’évolution du regard sociologique sur l’action collective et ses protagonistes, la seconde renvoie à l’émergence de nouvelles modalités d’engagement à travers notamment le rôle joué par les réseaux sociaux à l’époque beaucoup moins présents. J’avais, d’ailleurs, porté mon attention sur le phénomène des coordinations infirmières et cheminotes. Enfin, j’avais mis l’accent sur la manière dont les médias peuvent activement participer aux processus de mobilisation et de démobilisation et, cela, quel que soit le secteur concerné par mes travaux. Si ces différents volets de mon travail ont donné lieu à quelques publications, j’ai progressivement orienté mes perspectives de recherche dans de nouvelles directions.

En premier lieu, j’ai mené avec Jean Engel, dont je co-dirigeais la thèse, des recherches autour de l’impact de la formation sur des apprenants en travail éducatif et social. Ce qui m’a conduit à accorder plus d’attention à la sociologie des organisations de Renaud Sainsaulieu. Ce dernier avait, pour moi et contrairement à Michel Crozier, le mérite de réintroduire de la diachronie dans son approche. Je me suis ainsi, notamment et largement, inspiré de sa typologie des identités au travail. Comment ne pas voir dans ce travail de socialisation, rendant possible le construit d’identités sans cesse retravaillées, l’un des objets le plus central de la sociologie contemporaine. Cette perspective, qui m’habite depuis plus d’une douzaine d’années, m’a conduit à étudier divers phénomènes comme la quête de reconnaissance qui se manifeste dans différents modes collectifs ou individuels d’implication ou d’engagement.

En second lieu, je me suis penché sur diverses formes de violence qu’elles soient concrètes ou plus à teneur symbolique. Les discriminations ethniques à l’emploi ou en situation de travail ont, par exemple, fait l’objet de communications et de publications ainsi que la question des violences juvéniles et des incivilités scolaires.

En définitive, mieux cerner la prégnance de différents modes opératoires d’une violence sociale à l’œuvre dans toute emprise de domination est ce qui sous-tend, clairement, mes activités de recherche. Le rapport même fragilisé au travail et les stratégies de résistance qui en émanent m’en donne aujourd’hui la possibilité à travers deux terrains de recherche.”

Il révèle aussi ses perspectives plus actuelles :

“Il m’est très difficile de dissocier ici les différents registres du terrain aujourd’hui envisagé, des travaux de publications et de leur valorisation à l’international ou, plus modestement, auprès de mes trois générations d’apprenants tant ils sont imbriqués comme je vais maintenant tenter d’en faire la démonstration.

Une enquête, dirigée par le directeur de mon laboratoire et visant à évaluer le dispositif associatif TAPAJ, me donne l’occasion d’aller à la rencontre de jeunes en errance souffrant d’addictions. Ce projet, conjointement mené, s’inscrit en complémentarité des travaux effectués dans mon laboratoire du C3s. Il devrait nous permettre de travailler sur les écarts entre les discours de ces jeunes mettant en avant des modes de vie et de solidarité et les réalités auxquelles ils sont quotidiennement confrontés. L’analyse de ces dysfonctions fera l’objet d’une communication à deux voix et d’une publication. Si je me suis auparavant intéressé à des publics de jeunes en difficultés résidant dans des quartiers populaires, (en participant, par exemple, à un travail d’évaluation du dispositif “Ville Vie Vacance” coordonné par Didier Lapeyronie), ne m’étais jamais encore penché sur des problématiques d’addiction qui se situe à au carrefour des sociologies de la santé et de la jeunesse. De plus, la collaboration étroite avec les canadiens doit déboucher sur des manifestations et des publications intégrant un croisement des regards. TAPAJ est, en fait, une innovation, en provenance de Montréal. Or, Gilles Ferréol et moi-même avons déjà publié autour de la sociologie de l’intervention pour les Presses Universitaires de Laval (au Canada).

Parallèlement à cette démarche, je me suis rapproché du laboratoire de sociologie de Bâle. Mon objectif est d’articuler des préoccupations liées à la recherche à une dimension plus praxéologique et andragogique. L’université de Strasbourg avait le mérite jusqu’à cette année 2018 d’offrir aux étudiants de licence et de master la possibilité de choisir une enquête inter-années dirigée par un enseignant en poste. Or, si cela a toujours été, pour moi, le cœur du métier de sociologue, j’y ai participé, avec passion et enthousiasme, durant 33 ans d’abord comme étudiant puis en tant qu’encadrant.”

M.Causer a également accepté de partager l’un de ses écrits.

Ecrit Causer

 

 

 

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