Le mardi 13 décembre 2018, M.Ferréol nous avait convié à la soutenance de thèse de Célia Blondel Gaborieau, l’une des membres du laboratoire C3S qui s’intéressera – de près- aux Laboratoires de la persévérance scolaire des lycées professionnels, dans les mois qui viennent…
Le sujet de cette thèse ? Une réflexion sur les enjeux d’un projet choral commémoratif qui s’est déroulé en 2014 dans des écoles de Haute-Saône : Les voix de la Mémoire. Cette thèse interroge le lien entre mémoire et transmission du patrimoine culturel immatériel, et rend compte de ce que peuvent être des enseignements de ce type à l’école aujourd’hui.
Une soutenance de thèse c’est un moment de consécration et un moment…où les esprits bouillonnent. Célia Gaborieau s’est appuyée sur un matériau qui nous est cher : l’école. Elle a donné une place particulière à la parole de l’enfant qui est au coeur de sa recherche. Dans son travail, se croise le travail de l’acteur de terrain, et le recul théorique de la sociologue. Un exercice d’équilibriste de longue haleine, où nous devinons la sueur, le plaisir, et les larmes, pour venir ce jour soutenir le fruit de son labeur dans le Salon Préclin sous l’oeil bienveillant et amusé de son directeur de mémoire : M.Le Professeur Gilles Ferréol
Dans les questionnements des différents membre de Jury, on perçoit toute la richesse que l’oeil de l’Université peut nous apporter dans nos pratiques quotidiennes. Florilège des meilleurs moments…
Comme le souligne Patrick Legros, MCF-HDR à l’Université de Tours, il importe de définir son champs de recherche et de s’attacher à un travail de définition rigoureux en opérant des choix. Le travail de Célia Blondel-Gaborieau est très riche car elle a embrassé son sujet dans toutes ses dimensions.
La sémillante Joëlle Deniot, professeure à l’Université de Nantes, s’interroge sur le corpus proposé aux élèves… Ce n’est pas celui de notre chercheuse mais celui de l’Education Nationale. Or, se trouvent mêlés des chants de natures et d’époques très diverses. Et si la “Madelon”, généreuse pour nos soldats et mutine, fait l’unanimité parmi les membres du Jury, d’autres choix au sein de ce corpus national laissent plus dubitatifs.
Pierre Status, MCF-HDR à l’Université de Bourgogne Franche-Comté, seul philosophe autour de cette table de sociologues, revient sur la question des définitions. L’articulation entre le vocabulaire de la recherche et celui de l’Education Nationale et les enjeux qui y sont liés prennent alors toute leur pertinence, notamment l’expression “métier d’élève” qui fait débat chez les chercheurs alors même que les professionnels de l’éducation l’emploient fréquemment.
Quant à Armel Huet, professeur émérite à l’Université de Rennes II, qui reconnaît volontiers avoir trop de choses à dire à la lecture de cette thèse, il s’étonne simplement : ” Mais alors, à l’école, on ne chante plus ?”. Une pratique sociale courante et ludique chez les écoliers serait devenue en quelques décennies, un outil transmissif de l’Education Nationale.
Ce ne sont que quelques extraits de bon nombre de questionnements que cette thèse suscite et dont pour le fond, vous aurez compris que nous vous invitons à la lire. Et pour aiguiser encore votre appétit, nous vous offrons le résumé de la quatrième de couverture.
Un grand merci à M.Ferréol pour nous avoir fait partager ce moment passionnant et un grand bravo à l’impétrante Célia Blondel-Gaborieau dont nous attendons avec impatience la visite au sein des Laboratoires de la persévérance scolaire.
Résumé Thèse