De manière cruciale, aux côtés de la persévérance scolaire, la question du décrochage s’est imposée dans les lycées professionnels, et ailleurs, comme un risque majeur. Une enquête du Syn Lab en témoigne:
http://lab.fr/resultats-de-notre-enquete-confinement-et-decrochage-scolaire/
Pour cette reprise, les chefs d’établissement ont donc veillé à ce que les personnels puissent bénéficier d’un temps, plus ou moins long, de «prérentrée » afin que les équipes se retrouvent et s’organisent dans la continuité du travail parfois engagé lors des conseils pédagogiques menés à distance.
Il ne s’agit pas de terminer le programme ou de reprendre les cours de manière « traditionnelle ». Nous réfléchissons à cette école d’après la crise. Et au-delà des conditions sanitaires indispensables pour permettre à nos élèves de revenir, c’est le contenu qui suscite la réflexion… Accueillir et diagnostiquer…
Le temps de l’accueil : donner confiance
La prise en compte des émotions à l’école est plus que nécessaire. Les travaux du Lab School , notamment le rapport de Pascal Haag et Lisa Cognard, peuvent apporter un étayage :
http://www.diigo.com/annotated/original/fa9189b0a80527340147af4f4976cfb6
L’accueil peut être organisé de manière collégiale, par plusieurs adultes, pour croiser les compétences face aux expériences de chacun et créer un cadre sécurisant . Les outils sont multiples pour ouvrir un espace d’expression qui ne soit pas intrusif. Un petit coup de coeur pour ces mallettes CPS déconfinement conçues en fonction du public niveaux :
Comment éviter de passer du désengagement au décrochage ?
C’est la question majeure de cette reprise. Au LP Tristan Bernard, pour les élèves dont les stigmates du confinement seraient inquiétants, ou tout simplement pour ceux qui le souhaitent, des entretiens individuels au sein des établissements sont proposés. En fait, les personnels médicaux-sociaux, les psy-EN, les conseillers principaux d’éducation ou tout autre membre du Groupe de Prévention du Décrochage Scolaire dans les établissements du second degré ont l’expertise nécessaire pour garantir une prise en charge adaptée. Des entretiens seront également proposés aux élèves les plus éloignés de l’école qui n’en n’ont pas nécessairement repris le chemin.
La distinction entre « perdus de vus » et « désengagés» permet une prise en charge différenciée.
Des outils en ligne ont pu soutenir le travail des équipes http://www.onisep.fr/Equipes-educatives/Actualites/Prevention-du-decrochage-scolaire-et-continuite-pedagogique depuis mars et peuvent être adapté pour le suivi en juin.
Les stratégies adoptées en établissement se construiront collectivement pour s’assurer que la césure ne se pérennise pas, qu’un contact a été pris avec tous et que chacun se projette dans la poursuite de sa scolarité ou dans une insertion professionnelle pour nos sortants diplômés dont c’est le choix. C’est la rentrée de septembre qui se dessine doucement…
Les lycées professionnels sont en pleine mobilisation. Pour vous tous, nos chers élèves.