La persévérance scolaire : un changement de focale

Un concept à construire

Le concept de persévérance scolaire est apparu depuis peu dans le champ des sciences de l’éducation en France. Longtemps, seuls les élèves “décrocheurs”, c’est-à-dire les sortants du système scolaire sans qualification, furent l’objet d’études. Mais progressivement, la prévention du décrochage scolaire a permis l’émergence du concept de persévérance.

Le décrochage scolaire se définit comme un « processus progressif de désintérêt pour l’école, fruit d’une accumulation de facteurs internes et externes à l’école. » Lambillotte et Leclercq, 1996. Dossier de Veille Ifé n°84, mai 2013, Le décrochage scolaire : diversité des approches, diversité des dispositifs. Dès lors, avant d’être qualifié de décrocheur , l’élève passe par une phase de démobilisation en raison de facteurs divers :

– Facteurs externes à l’école :  familiaux, personnels, environnementaux, etc…

– Facteurs liés à l’école : climat scolaire,  qualité de la relation éducative, accompagnement de l’élève dans son parcours, etc…

Pour le Réseau Réussite Montréal, « La persévérance scolaire pourrait se définir au sens strict comme la poursuite des études jusqu’à l’obtention d’un premier diplôme ou d’une qualification ».

En France, la persévérance scolaire, parce qu’elle est d’abord apparue dans le champ de la prévention, se pose un double impératif :

-Limiter le risque de décrochage scolaire

-Renforcer l’ambition scolaire

Mais, comme le souligne Rémi Thibert  : “Aborder la question sous l’angle de la persévérance oblige à changer de focale et à mettre l’accent sur la prévention et sur ce qui permet aux élèves de s’engager dans leurs apprentissages.” https://eduveille.hypotheses.org/8079. Et Rémi Thibert cite un peu plus loin la définition donnée sur le site des cahiers pédagogiques, lors des Journées de la réussite éducative : « Le concept [de persévérance scolaire] met en avant l’idée de faire des efforts (sans tomber dans l’acharnement ou la souffrance) en étant accompagné et celle de continuité du parcours scolaire du jeune, tout en sachant qu’il n’y a pas de modèle de réussite scolaire.La prise en compte est globale.».